Un segment du marché du private equity continue d’attirer les investisseurs institutionnels comme les grands patrimoines privés : la dette privée, et plus précisément le direct lending. Selon les dernières analyses publiées par Opale Capital, spécialiste de la création de « fonds de fonds », à destination d’investisseurs privés, le marché européen du direct lending a atteint 84,9 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2025, soit une progression de 14 % par rapport à la même période de 2024. Cette classe d’actifs, longtemps considérée comme une niche réservée aux professionnels, s’impose désormais comme une alternative crédible et résiliente aux marchés cotés et à la dette bancaire classique.
Le message est clair : malgré un environnement de taux encore exigeant et une activité de fusions-acquisitions en léger retrait, la dette privée européenne continue de croître — preuve de son rôle central dans le financement de l’économie réelle.
Opale Capital lance en 2025 un nouveau fonds de dette privée distribuant des coupons semestriels, découvez ce fonds ci
Cet article s’adresse à un public averti : le direct lending reste un placement complexe, réservé aux investisseurs qualifiés capables d’investir des montants significatifs (souvent à partir de 100 000 €), et dont les performances ne sont pas garanties. Le risque de perte en capital est réel.
Nos conseils pour investir et les opportunités du moment
Un marché de la dette privée en expansion continue
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les neuf premiers mois de 2025, le volume du direct lending en Europe a atteint 84,9 milliards d’euros, contre 74,4 milliards un an plus tôt. Le nombre de transactions s’élève à 927, en hausse de 5 % sur un an, bien au-dessus de la moyenne de 697 deals observée sur la même période entre 2020 et 2023.
Rien qu’au troisième trimestre 2025, le segment a enregistré 310 transactions pour 27,4 milliards d’euros, malgré un ralentissement global du marché du M&A. Cette dynamique illustre une mutation structurelle : les entreprises européennes se tournent de plus en plus vers les fonds de dette privée pour se financer, en contournant les canaux bancaires traditionnels.
La répartition sectorielle confirme cette tendance. La technologie arrive en tête avec 26,4 milliards d’euros de prêts octroyés, suivie par les services aux entreprises (14 milliards) et la santé (13,2 milliards). Ces trois secteurs, à forte intensité d’innovation et de croissance, représentent plus de la moitié du marché européen du direct lending.
Autre évolution majeure : la géographie du financement privé. Longtemps dominé par le Royaume-Uni, le marché s’est progressivement continentalisé.
« Il y a cinq ans, le Royaume-Uni représentait encore près de 80 % des opérations de direct lending. Aujourd’hui, la France, l’Allemagne et la zone DACH (Allemagne-Autriche-Suisse) pèsent ensemble plus de 50 % des volumes », note Opale Capital. Cette diversification géographique traduit une maturation rapide du marché européen et une meilleure pénétration du financement privé dans les tissus économiques locaux.
Nous vous accompagnons dans votre stratégie d'investissement en Private Equity
Contactez nos experts ou remplissez le formulaire en ligne. Recevez notre sélection des meilleurs fonds de Private Equity en cours de levée.
Le mid-market, un terrain d’opportunités malgré la sélectivité accrue
L’une des particularités du marché actuel est la polarisation croissante entre les segments de taille. Sur l’upper mid-market, c’est-à-dire les grandes opérations financées par des acteurs institutionnels ou quasi-cotés, les marges se sont compressées. La concurrence accrue entre prêteurs a provoqué un resserrement des spreads, réduisant les rendements disponibles pour les investisseurs. En revanche, le mid-market traditionnel – celui des PME et ETI réalisant entre 1 et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires – conserve un profil de rendement attractif. Les yields (rendements bruts) y demeurent élevés, reflétant un rapport risque/rendement jugé encore très compétitif.
« C’est dans le mid-market que se trouvent les meilleures opportunités aujourd’hui », explique un analyste d’Opale Capital. « Ces entreprises sont souvent sous-financées par les banques, mais elles disposent de fondamentaux solides et d’un fort potentiel de croissance. »
C’est aussi sur ce segment que les fonds spécialisés dans le direct lending comme Ares Management, Blackstone ou Tikehau Capital concentrent leurs efforts. Ces acteurs historiques, capables de structurer des financements unitranche, mezzanine ou senior à l’échelle européenne, bénéficient d’un avantage compétitif considérable : un accès privilégié à des deals exclusifs, une capacité d’analyse locale et une présence sur plusieurs juridictions et devises.
Cette sélectivité est une constante du marché actuel. Les entreprises comme les fonds de LBO (les sponsors financiers) tendent à réduire leur nombre de partenaires de dette, préférant travailler avec quelques prêteurs solides capables de suivre leur croissance à long terme. Les fonds disposant d’une taille critique et d’une expertise multi-pays sont donc en position de force, tandis que les acteurs plus petits peinent à trouver leur place.
Recevez nos recommandations en Private Equity
Complétez le formulaire en 2min. Et recevrez notre sélection des meilleurs fonds de Private Equity adaptées à votre profil.
Une concentration du marché autour des géants mondiaux
Le marché du direct lending est devenu un jeu d’échelle. Selon les données compilées par Debtwire, Informa Connect et Preqin, les cinq plus grands gestionnaires européens de dette privée concentrent près de 50 % des transactions.
En tête, Ares Management domine le marché avec 38 opérations au cours des neuf premiers mois de 2025, soit 6,2 % du total européen. Derrière, des acteurs comme Blackstone, Tikehau Capital, Apollo, ou Hayfin consolident leur position grâce à des plateformes paneuropéennes puissantes et une capacité à lever plusieurs milliards d’euros par millésime.
Pour Opale Capital, cette concentration n’est pas un risque, mais une garantie de qualité : « Le marché évolue vers une polarisation assumée : les grands acteurs captent la majorité des transactions car ils offrent une sécurité, une exécution rapide et des ressources d’analyse sans équivalent. Pour nos clients, cela justifie une sélection rigoureuse de fonds leaders, capables d’investir sur plusieurs juridictions et de structurer des solutions sur mesure. »
Les fonds privilégiés par Opale Capital au sein de sa stratégie « Opale Capital Strategies Direct Lending » illustrent ce positionnement :
-
Ares European Strategic Income Fund, référence du marché du direct lending senior.
-
Blackstone European Senior Direct Lending Fund, connu pour sa discipline dans le risque et son réseau institutionnel.
-
Tikehau Direct Lending, acteur européen de référence sur le mid-market, avec une forte présence en France et dans la zone DACH.
Tous partagent une même approche : sélectivité, flexibilité et ancrage local, tout en garantissant des standards de reporting et de transparence conformes aux attentes des investisseurs institutionnels.
Un environnement favorable malgré des vents contraires
Si la dette privée affiche une telle résilience, c’est aussi parce qu’elle répond à plusieurs besoins structurels du marché actuel. D’une part, les banques européennes continuent de resserrer leurs conditions de crédit, notamment sous l’effet des régulations prudentielles et des exigences de fonds propres. Ce retrait progressif du financement bancaire classique ouvre un boulevard aux fonds de direct lending, désormais perçus comme un pilier du financement des PME et ETI.
D’autre part, les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou privés, cherchent des rendements décorrélés des marchés cotés et des revenus stables dans un environnement de taux réels redevenus faibles.
Les rendements du direct lending, souvent compris entre 8 % et 12 % brut selon le profil de risque, continuent d’attirer une épargne en quête de diversification.
Cependant, ce marché n’est pas sans risque : il demeure illiquide, soumis à un risque de défaut d’émetteurs et à une cyclicité économique plus forte que les marchés publics.
Mais selon Opale Capital, les fondamentaux restent solides : les taux de défaut observés dans les portefeuilles de dette privée demeurent inférieurs à 2 % sur la période récente, et les ratios de couverture sont renforcés par des structures de financement prudentes.
Vers une nouvelle maturité du marché européen
Le direct lending n’est plus un marché émergent.
L’Europe compte désormais plus de 200 fonds actifs, contre moins de 50 il y a dix ans, et le montant total sous gestion dépasse 400 milliards d’euros.
Les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds de pension, family offices) y voient un moyen d’obtenir un couple rendement/risque attractif dans un contexte d’incertitude macroéconomique prolongée.
L’essor des stratégies ESG intégrées, la montée en puissance des fonds à impact et la diversification sectorielle accrue (notamment dans les technologies, la santé et l’industrie verte) témoignent de la transformation structurelle du marché.
En parallèle, les autorités européennes, notamment l’ESMA, travaillent à encadrer davantage le secteur pour harmoniser les pratiques et renforcer la transparence.
Pour Opale Capital, la conclusion est limpide : « Le marché du direct lending est devenu un pilier incontournable du financement de l’économie européenne. Mais sa maturité implique désormais de choisir ses partenaires avec discernement. Nous privilégions les fonds disposant d’une taille critique, d’un historique éprouvé et d’un ancrage local fort. »