La forte hausse du bitcoin 22 000 $ à 25 000 $ au milieu du mois de février a pu surprendre de nombreux observateurs du marché. Le marché haussier aurait-il repris ? Est-il trop tard pour y investir ? Comment se fait-il que Bitcoin (BTC) ait bondi de 10 % alors que l’environnement économique est plutôt morose ? voici un extrait de ce CryptoFocus du mois de Février 2023 préparé en partenariat avec notre partenaire Tilvest.
Tous les mois, on fait le point avec notre partenaire Tilvest sur le marché des cryptomonnaies et des actifs numériques. Tilvest est enregistré auprès de l’AMF en tant que Prestataire de Services sur Actifs Numériques (PSAN) sous le numéro E2022-47. Cette société s’occupe de la gestion sous mandat des actifs numériques de nos clients, dès 10 000 € d’investissement.
Nos conseils pour investir et les opportunités du moment
Bitcoin : des achats qui semblent réguliers
Concernant la demande pour la classe d’actif, les achats semblent réguliers ce qui indiquerait l’entrée de capitaux à long terme. Cependant, cela n’a pas suffi à dépasser de manière durable la limite des 25 000$ par bitcoin. Nous demeurons dans une zone d’achat historique tant que la limite des 25 000$ n’est pas franchement dépassée. La période semble donc propice à l’investissement et ce jusqu’au prochain halving de bitcoin (17 mars 2024).
La menace d’une action réglementaire aux USA contre le stablecoin de Binance (BUSD, 16 milliards $ de capitalisation fin janvier, 11 milliards $ fin février) a pu effrayer les investisseurs, qui se sont tournés vers le Bitcoin et l’Ethereum. En effet, ces deux derniers, bien que plus volatils, sont moins sensibles à la réglementation et à la centralisation et peuvent ainsi jouer le rôle de réserve de valeur. Sur le plan macro-économique, la situation est incertaine. Les politiques des banques centrales et en particulier de la FED peinent à ralentir fortement l’inflation : le chômage reste très bas dans tous les pays développés (USA, France, Allemagne …) et l’inflation commence à ralentir même si elle reste au-dessus des prévisions. Le CAC 40 est proche de ses plus hauts historiques (dividendes non réinvestis) et le S&P 500 / Nasdaq-100 restent dans leurs plus hauts de 6 mois. Malgré les licenciements dans le secteur de la Tech, l’économie sous-jacente est forte; la technologie ne représente que 2 % de la main-d’œuvre au global. Cela a eu pour conséquence de réduire la pression baissière des cryptos, étant donné que les actions sont corrélées à la demande de crypto.
De son côté, la Chine permettra-t-elle à nouveau d’acheter de la crypto via Hong Kong ? Après les nouvelles à ce sujet en octobre dernier, des discussions ont encore eu lieu selon lesquelles Hong Kong pourrait autoriser le trading de détail à destination de ses citoyens en juin. Cela fait suite aux rumeurs selon lesquelles la Chine ne se retire pas seulement de ses politiques « zéro covid », mais pourrait également reconsidérer sa position anti-crypto. Autrement dit, elle pourrait adopter des politiques plus favorables. La Chine rivalise avec les États-Unis en tant que premier moteur de la croissance mondiale. Une demande accrue de la part du continent asiatique est un des principaux catalyseurs d’un prochain cycle haussier.
Enfin, les États-Unis ont pris une position ouvertement contre le staking (i.e. immobiliser ses cryptos afin de faciliter d’autres transactions tout en gagnant des flux) et l’Europe continue d’avancer avec la nouvelle réglementation MiCA qui entrera en vigueur au 1er janvier 2024.
Banque Européenne d’Investissement (BEI) : Ethereum et HSBC pour émettre des obligations
Depuis sa création en 1958, la BEI a joué un rôle clé dans le financement de projets en Europe. La BEI a émis des obligations sur le marché traditionnel pour financer ses activités. Elle a également exploré de nouvelles technologies pour améliorer ses processus de finance. Pas ignorante face à la blockchain, la BEI avait même fait déjà quelques essais web3.
Pour notre affaire du jour, c’est donc une obligation de 50 millions de livres sterling à taux d’intérêt variable enregistrée sur la blockchain Ethereum qui a été annoncée par l’institution. L’anonymat des parties concernées a été strictement respecté. Les obligations, quant à elles, sont stockées par HSBC et sa plateforme Orion. De leur côté, BNP Paribas Securities Services au Luxembourg, RBC et HSBC sont encore une fois dans le projet. Ce sont les dépositaires permettant que les clients investissent dans cette obligation.
Le cadre juridique autour des représentations d’actifs numériques suscite l’intérêt des institutions financières depuis plusieurs années. L’Australie, l’Allemagne, mais également la Suède et la France sont dans la course depuis 4 ans. Ce n’est d’ailleurs pas la première obligation numérique émise par la BEI. La première date du mois d’avril 2021. La banque d’investissement de l’Union européenne avait alors déployé une obligation de 100 millions d’euros sur deux ans entièrement sur Ethereum. Dans ce sens, Ricardo Mourinho Felix, vice-président de la BEI, conscient de l’importance de ne pas manquer le train blockchain, persiste et signe ces choix dans une déclaration rapportée par nos confrères de Blockworks : « Le moment est venu d’innover davantage dans le secteur financier (…) Ce nouvel outil financier fournira des flux de capitaux supplémentaires que la BEI investira dans des projets à impact mondial. »
Mais alors, pourquoi cet amour pour Ethereum, nous demanderiez vous ? Parce que c’est une blockchain qui permettra d’émettre ses fameuses obligations numériques en toute transparence, avec sécurité et efficacité.
Il n’est pas encore l’heure de se pavaner, ou bien encore de fanfaronner. Cette utilisation de la blockchain reste timide, mais elle est tout de même un pas en avant pour l’adoption des technologies dites du web3. Cependant, l’attitude de l’Europe face au monde des crypto-actifs continue d’être paradoxale et questionne. Alors que d’un côté, elle complote régulièrement pour orchestrer la mort de Bitcoin et des cryptomonnaies, elle ne semble pas pour autant détester l’opportunité que peut lui apporter la technologie de la blockchain.
Binance et Ingenico s’associent pour permettre les paiements en cryptomonnaies en France
Le géant de l’échange de cryptomonnaies Binance et le leader mondial des solutions de paiement Ingenico ont annoncé un partenariat pour permettre aux commerçants français d’accepter les paiements en cryptomonnaies. Les clients pourront effectuer des paiements en Bitcoin, Ether et autres cryptomonnaies directement en magasin. Cette initiative, qui vise à faciliter l’adoption des cryptomonnaies en France, s’appuie sur la technologie de paiement d’Ingenico et la plateforme d’échange de Binance. Les paiements en cryptomonnaies pourraient ainsi devenir plus courants dans les magasins français.
La Deutsche Bank se lance dans les actifs tokenisés
La Deutsche Bank prévoit de proposer des services de conservation d’actifs tokenisés pour ses clients institutionnels. Cette initiative est le fruit d’un partenariat avec la société allemande de fintech Deposit Solutions. La banque allemande souhaite ainsi répondre à l’intérêt croissant des investisseurs pour la blockchain et les actifs numériques.
Spotify explore l’utilisation des NFTs et des portefeuilles Web3 pour révolutionner l’industrie musicale
Spotify, la plateforme de streaming musical la plus populaire au monde, envisage d’intégrer la technologie blockchain pour offrir de nouvelles options aux artistes et aux auditeurs. La société cherche à embaucher un directeur de produit pour les crypto-monnaies et les actifs numériques, et une source anonyme a révélé que Spotify travaille sur l’intégration de portefeuilles Web3 et de tokens non fongibles (NFTs). Cette innovation pourrait permettre aux artistes de vendre directement leur musique et leur contenu aux fans, sans passer par un intermédiaire. Si elle se concrétise, cette initiative pourrait changer la donne pour l’industrie musicale et pour l’adoption de la blockchain dans les services grand public.
Siemens émet une obligation numérique sur la blockchain Polygon (MATIC)
Siemens a émis sa première obligation numérique sur la blockchain Polygon (MATIC). La transaction a été réalisée grâce à la collaboration avec la société allemande de technologie financière, Commerzbank, et a été entièrement numérisée. Cela a permis de réduire les coûts et les délais de traitement de l’émission d’obligations. La blockchain de Polygon a été choisie pour sa rapidité, sa sécurité et sa faible consommation d’énergie. C’est une étape importante pour l’utilisation de la blockchain dans le secteur financier traditionnel, et cela pourrait encourager d’autres entreprises à suivre l’exemple de Siemens.