Au troisième trimestre 2023, l’indice Argos index, est en recul de 8% à 9,1x l’EBITDA. Le marché du private equity offre donc une fenêtre d’entrée intéressante. En effet, ce que nous indique cette baisse de l’indice, c’est que le prix d’acquisition des PME européennes non cotées recule à 9,1 fois l’EBITDA alors qu’il était de 11,6 fois l’EBITDA en 2021. Ceci, après trois trimestres de relative stabilité. Et quand on regarde à l’échelle des 10 dernières années sur le marché du private equity, il baisse de 20% par rapport à son record historique du 2ème trimestre 2021 et retombe à son niveau du 1er trimestre 2018. Par ailleurs, historiquement, les millésimes des fonds de private equity qui sont sorties pendant les périodes de crise ou de tensions économiques, sont ceux qui ont le plus performés. On vous explique tout dans cet article.
L’indice Argos index, est en recul de 8% à 9,1x l’EBITDA, pourquoi c’est une bonne nouvelle ?
Pour ce qui découvre cet indice, l’Argos Index mid-market mesure l’évolution de la valorisation des PME non cotées de la zone euro. Lancé en 2006 par Argos Wityu et Epsilon Research et publié chaque trimestre, il correspond à la médiane sur 6 mois glissants du multiple Evalution/ EBITDA historique. c’est véritablement un indice référence pour tous les acteurs du non-coté, sa réalisation repose sur une méthodologie rigoureuse et une analyse individuelle détaillée des transactions : structure de l’opération, activité de la société (informations financières retraitées) et multiples de transaction. L’Argos Index® est calculé à partir des données de la base EMAT (Epsilon Multiple Analysis Tool) d’Epsilon Research, qui s’appuie sur des rapports d’analyse de plus de 10 000 opérations de M&A.
Au 3ème trimestre 2023, l’indice Argos index, est en recul de 8% à 9,1x l’EBITDA. Ce qu’il faut en conclure, c’est que le prix d’acquisition des PME européennes non cotées recule à 9,1x l’EBITDA, et quand on regarde à l’échelle des 10 dernières années sur le marché du private equity, il baisse de 20% par rapport à son record historique du 2ème trimestre 2021 (11,6 fois l’EBITDA) et retombe à son niveau du 1er trimestre 2018.
4 à 10% *
De rentabilité annuelle
+ 10 ans
D’expérience
+ 100M €
De fonds conseillés
La raison de cette baisse ?
Une conjoncture macro-économique défavorable qui a déprimé l’ensemble des investisseurs. En effet, la période a été marquée par une inflation persistante, par un ralentissement économique et par la hausse des taux d’intérêt par la BCE la plus rapide de l’histoire de l’euro – à quoi s’ajoutent de fortes tensions géopolitiques. Les prix des vendeurs ont commencé à s’ajuster à ce nouvel environnement, comme en atteste la part record des entreprises qui ont été valorisées en dessous de 7x l’EBITDA.
Les opérations conclues et les prix payés par les fonds d’investissement ont poursuivi leur déclin, avec des coûts d’emprunt en hausse, un accès réduit à l’effet de levier, des financements plus difficiles à obtenir, et la perspective de maintien des taux d’intérêt à des niveaux durablement élevés. Toutefois, ils bénéficient toujours d’un niveau record de réserve de capital disponible.
Focus sur l’Historique des valorisations : en tant de crise, les millésimes sont historiquement très bons
Performances historiques moyennes du private equity en Europe par millésime depuis 1998 :
*les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Investir en private equity comporte des risques, faites-vous accompagner par des experts (comme nous 🙂 )
Historiquement, les meilleurs millésimes de private equity ont souvent été des millésimes de crise, comme par exemple 2001 ou 2008. Alors que les marchés côtés sont impactés rapidement face à une activité économique en baisse, un contexte géopolitique difficile et la remontée des taux d’intérêt, les marchés privés réagissent plus lentement. Au cours des derniers mois, les valorisations dans certains segments ont été ajustées à la baisse, présentant des points d’entrée intéressants pour déployer du capital. Néanmoins, il est très difficile de « timer » le marché dans les actifs non cotés et il convient donc de toujours rester très discipliné dans le processus d’allocation et d’investir de manière sélective et graduelle, pour lisser les engagements dans la durée.
Comment intégrer le private equity dans votre portefeuille en 2024?
Si vous commencez à investir sur les marchés privés, il est important d’adopter une approche équilibrée et diversifiée, ce qui implique une diversification par année d’investissement, par stratégie et par classe d’actifs. À l’instar du bon vin, les investissements privés sont souvent désignés par leur millésime, qui indique la première année où un fonds commence à investir au cours de son cycle de vie de trois à cinq ans. La diversification par millésime permet d’obtenir des rendements plus réguliers et moins volatils au fil du temps.
Il est tout aussi important de diversifier les gérants, les stratégies d’investissement, les zones géographiques et les types d’actifs, comme vous le feriez dans un portefeuille d’actions et d’obligations cotées.
Que vous soyez un nouvel investisseur sur les marchés privés ou un investisseur averti, nous estimons que les conditions de marché en 2024 offriront probablement des points d’entrée intéressants au fil de l’année, sur les principaux marchés à savoir le capital risque (venture capital), le capital croissance (growth equity), le capital transmission, l’infrastructure, la dette privée ou encore le private equity immobilier.
Le marché secondaire du private equity présente également des perspectives intéressantes, car de nombreux investisseurs institutionnels, contraints de réajuster leurs portefeuilles pour atteindre leurs objectifs d’allocation, cherchent à aliéner une partie de leurs parts dans des fonds de capital-investissement. Cette dynamique se manifeste lorsque les institutions se trouvent surpondérées en capital-investissement en raison de la dépréciation des prix des actions cotées, conduisant fréquemment à des propositions à tarif réduit pour des tranches de fonds existantes de haute qualité. L’investissement secondaire peut présenter des avantages particuliers : les investisseurs peuvent jouir d’un accès à un portefeuille de fonds matures offrant une diversification étendue et plus proche de la phase de remboursement du capital. De plus, les investissements secondaires peuvent offrir une excellente visibilité sur le portefeuille d’actifs sous-jacents d’un fonds. Comme pour toutes les occasions sur les marchés privés, mais surtout pour les investissements secondaires, il est impératif de choisir un gestionnaire expérimenté possédant un réseau solide de contacts institutionnels et ayant fait ses preuves dans l’identification d’actifs de haute qualité présentant un potentiel de croissance significatif.
En résumé, le contexte actuel de baisse significative de l’indice Argos index au troisième trimestre 2023, combiné à une conjoncture macro-économique défavorable, offre une opportunité d’investissement intéressante dans le private equity en 2024. La diminution des prix d’acquisition des PME européennes non cotées, conséquence des conditions économiques difficiles, constitue des points d’entrée attractifs pour les investisseurs. L’historique des valorisations indique que les millésimes de private equity ont souvent été performants en période de crise. Malgré les défis tels que des coûts d’emprunt en hausse, les fonds d’investissement disposent d’un niveau record de capital disponible. Pour intégrer le private equity dans un portefeuille en 2024, il est recommandé d’adopter une approche équilibrée et diversifiée, tout en explorant les différentes opportunités sur les marchés, y compris le marché secondaire. Une approche sélective, en collaboration avec des gestionnaires expérimentés, est soulignée pour identifier des actifs de haute qualité avec un potentiel de croissance significatif dans ce contexte favorable du marché.