Le private equity, longtemps réservé aux institutionnels et aux grandes fortunes, s’ouvre désormais aux épargnants particuliers, notamment via l’assurance-vie. Cette évolution, encore marginale il y a cinq ans, prend aujourd’hui une dimension nouvelle grâce à l’essor des unités de compte (UC) dans les contrats grand public et à la montée en puissance des fonds « evergreen ». Mais que rapporte réellement le private equity accessible en assurance-vie ? France Invest et Quantalys livrent en ce mois d’avril 2025 une étude inédite sur les performances constatées. Et les résultats sont plus contrastés qu’on pourrait l’imaginer.

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Un engouement fort, porté par la loi Industrie verte
Depuis 2024, la loi Industrie verte impose aux assureurs d’intégrer une part minimale de private equity dans les allocations des contrats d’assurance-vie et des PER (plans épargne retraite) en gestion pilotée. Objectif : soutenir les entreprises françaises non cotées, moteur essentiel de l’innovation et de la transition énergétique.
Résultat : la collecte « retail » (grand public) a bondi de 29 % en un an, atteignant 2,665 milliards d’euros fin 2024. Le nombre de fonds référencés a lui aussi explosé, passant de 89 à 117. En parallèle, les assureurs multiplient les initiatives pour référencer des fonds non cotés accessibles via des UC : FCPR, SLP, fonds evergreen, voire titres de créance structurés autour d’opérations de capital investissement.
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Une performance moyenne de 5,5 %, mais très hétérogène
Selon France Invest et Quantalys, la performance moyenne des fonds de private equity accessibles via l’assurance-vie et le PER s’établit à 5,5 % par an. Pour les supports uniquement distribués en unités de compte, la performance grimpe légèrement à 5,8 % par an.
Ces chiffres peuvent paraître éloignés du rendement annuel de 13 % enregistré par les institutionnels sur les fonds de capital-investissement traditionnels. Mais l’écart s’explique :
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par des frais de gestion plus élevés dans les contrats retail ;
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par une moindre sélectivité dans les actifs ;
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et surtout par une structure plus liquide, qui impose des concessions sur le rendement attendu.
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Des écarts de performance significatifs selon les stratégies
Tous les fonds de private equity ne se valent pas. L’étude détaille les performances par type de stratégie :
Type de fonds | Part des encours | Performance annuelle moyenne |
---|---|---|
Equity direct (capital-investissement) | 17 % | 3,6 % |
Equity indirect (fonds de fonds) | 20 % | 5,9 % |
Stratégies diversifiées | Nc | 6,2 % |
Fonds d’infrastructure | Nc | 6,7 % |
Dette privée | Nc | 4,3 % |
Fonds evergreen | 62 % | 5,8 % |
L’infrastructure reste la classe d’actifs la plus rentable, suivie des stratégies diversifiées. Les fonds d’equity directs, bien que plus emblématiques du private equity traditionnel, ont offert un rendement relativement modeste aux particuliers, notamment en raison des frais et d’une durée de blocage parfois pénalisante.
Une forte dépendance à la qualité du gestionnaire
Un autre enseignement majeur de l’étude réside dans la dispersion des performances entre les fonds. Tous fonds confondus, le premier quartile (25 % les moins performants) ne délivre que 2,8 % par an, tandis que le troisième quartile monte à 6,7 %.
Cela signifie qu’un bon choix de gestionnaire peut littéralement doubler la performance d’un investisseur particulier. Cette réalité doit inciter les épargnants à ne pas se laisser séduire uniquement par les promesses de rendement, mais à analyser :
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l’historique de performance du gérant,
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sa spécialisation sectorielle,
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et les frais réellement prélevés au niveau du contrat.
Les promesses parfois trop optimistes des gérants
Selon France Invest, les promesses de rendement annoncées par les sociétés de gestion oscillent en moyenne entre 6 % et 9 % par an. En réalité, peu de fonds atteignent ces objectifs. Même dans le quatrième quartile (25 % les plus performants), on dépasse rarement les 7,5 % net.
Cette réalité rappelle que, malgré la tendance à « verdir » et à « démocratiser » le private equity, il ne s’agit pas d’un Eldorado garanti. Ce sont des actifs illiquides, à forte durée d’engagement, dont la performance dépend aussi de la conjoncture économique, du cycle du capital-investissement, et de la capacité du gérant à revendre ses participations dans de bonnes conditions.
L’essor des fonds evergreen : la nouvelle frontière du non coté
Les fonds evergreen — ou « fonds ouverts », sans échéance prédéfinie — représentent désormais 62 % des encours du non coté retail. Leur structure permet d’investir en continu, d’intégrer le produit dans une assurance-vie sans date de sortie imposée, et de mieux lisser les performances.
Ils sont perçus comme plus adaptés à la logique patrimoniale des épargnants particuliers : investissement progressif, horizon long terme, et flexibilité de retrait, même si cette dernière reste partiellement encadrée.
Avec un rendement moyen de 5,8 %, ces fonds offrent une alternative crédible aux SCPI ou aux fonds euros dynamiques, dans une optique de diversification.
Comparaison avec d’autres classes d’actifs
À la lumière de cette étude, les fonds de private equity en assurance-vie affichent des rendements nettement supérieurs à ceux des livrets réglementés (Livret A à 3 % au 23 avril 2025), ou même des fonds euros classiques (2,5 % en moyenne en 2024).
Ils rivalisent aussi avec les SCPI, dont le rendement brut moyen était de 4,52 % en 2024 selon l’ASPIM, avec toutefois une liquidité souvent plus contrainte.
Placement | Rendement moyen 2024 | Liquidité |
---|---|---|
Livret A | 3,00 % | Totale |
Fonds euros | 2,5 % | Totale (assurance-vie) |
SCPI | 4,5 % | Limitée |
Private equity UC | 5,5 % | Faible à modérée |
Fonds evergreen | 5,8 % | Moyenne (retraits périodiques) |
Conclusion : un outil intéressant… sous conditions
Le private equity accessible via l’assurance-vie n’est pas la panacée, mais constitue une brique de diversification pertinente, surtout pour les investisseurs à horizon long terme. Les rendements peuvent être attractifs (5 % à 6 %), mais varient fortement selon le fonds, la stratégie et les conditions de marché.
👉 Chez Weelim, nous recommandons d’intégrer ce type de placement avec prudence, dans une enveloppe bien construite, et en s’appuyant sur des gérants solides et des véhicules lisibles. L’essentiel reste de comprendre le produit, son horizon d’investissement, ses frais, et sa place dans une stratégie globale.
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