Tout savoir sur le private equity : notre guide pour investir
Investir en private equity, c’est avant tout investir dans l’économie réelle au capital d’entreprises ou dans des projets concrets. Par opposition aux marchés actions cotées qui sont souvent perçus comme opaques et complexes. Les corrections ou les plus-values ne semblent pas toujours se faire sur le résultat propre des entreprises, mais sur des facteurs aléatoires ou des événements connexes.
Investir dans le private equity, de quoi s’agit-il ?
Le private equity (capital-investissement en français) regroupe toutes les activités de financement des entreprises par émission de titres financiers. Soit par l’achat d’actions (exemple : une levée de fonds réalisée par une licorne française en vue de financer son développement à l’international), soit par l’émission d’obligations par exemple.
Les différents types de private equity
Le private equity couvre plusieurs stratégies d’investissement. Il existe donc différents types de private equity, chaque catégorie dépendra du stade de maturité des entreprises et le mode de financement choisi par celles-ci :
- Le capital innovation ou capital risque qui regroupe les investissements dans certaines sociétés non cotées et innovantes, en phase de lancement de projet
- Le capital développement dont le but est de financer des entreprises existant depuis plusieurs années, ayant atteint une taille significative, la profitabilité, et devant conserver de fortes perspectives de croissance.
- Le private equity immobilier : le capital-investissement immobilier finance quant à lui des sociétés non cotées actives sur le secteur de l’immobilier (promotion immobilière, marchands de biens, réhabilitation etc.).
- Le capital retournement : les fonds de retournement permettent à des sociétés en difficulté de se redresser en apportant capitaux et moyens humains.
- Le capital transmission : Les fonds de capital-transmission apportent des financements en capital principalement à des PME et des ETI dont les actionnaires majoritaires souhaitent se retirer partiellement ou totalement.
Les modes d’investissement à privilégier
On peut investir dans le private equity de différentes manières. Les deux façons les plus accessibles aujourd’hui sont :
- les fonds de private equity au nominatif pur (Ticket d’entrée de 20 000 € à 100 000 € pour les fonds les plus accessibles)
- les fonds de private equity en assurance-vie (le ticket d’entrée peut-être de 1000 € dans certains contrats haut de gamme)
- Au travers de plateforme de crowdfunding spécialisées sur le crowdequity, sur des projets en direct.
Dans ce guide, nous nous concentrons sur l’investissement au travers de fonds de private equity. C’est selon nous la manière la plus simple d’investir dans le capital investissement, sans avoir à s’assurer du potentiel des sociétés dans lesquelles on investit et en s’appuyant sur l’expertise de sociétés de gestion de renom.
Qu’est-ce qu’un fond de private equity ?
Un fonds de private equity est un véhicule d’investissement auquel les investisseurs souscrivent dans le but de confier leur capital à une société de gestion de portefeuille spécialisée dans le domaine du private equity. Il existe de multiples fonds de capital-investissement et les stratégies d’investissement varient d’une société de gestion à une autre. Les domaines concernés sont variés et certains fonds peuvent parfois être spécialisés dans un domaine d’activité très précis (les technologies, la science, la communication, etc.).
Les principaux statuts des fonds en private equity sont :
- les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques)
- les FPCI (Fonds Professionnels de Capital-Investissement)
- les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation)
- les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité)
- les FPS (Fonds Professionnel Spécialisés)
- les SLP (société de Libre Partenariat)
- les SCR (Société de Capital-Risque) qui peuvent avoir différents statuts juridiques (SA, SAS, SCA etc.)
Comment fonctionnent les fonds de private equity ?
Ces véhicules d’investissement logent les montants levés auprès des investisseurs pour les déployer progressivement dans les sociétés acquises. Ils sont pour certains illiquides (fonds à échéance) et d’autres bénéficient d’une liquidité trimestrielle. Le fonctionnement des fonds de private equity va donc dépendre du positionnement et du statut juridique du fond. Généralement, ce qui différencient les fonds de private equity entre eux c’est :
- le ticket d’entrée
- la stratégie d’investissement
- la capitalisation
- les frais d’entrée
- les frais de fonctionnement
- la durée de l’investissement (fonds datés ou perpétuels)
- L’expertise de la société de gestion
S’agissant de la fiscalité applicable sur les gains réalisés pour les particuliers résidents fiscaux français, le Private Equity relève du régime fiscal des valeurs mobilières. Notons qu’il est possible d’optimiser cette imposition en logeant ces investissements dans des enveloppes fiscales comme l’assurance-vie ou le PEA-PME par exemple. Comme toute valeur mobilière, les actions non cotées sont imposées sur les dividendes et les plus-values de cession :
- au taux fixe d’IR de 12,8 % auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 % soit un taux global de 30 % (dit flat tax).
- ou au barème de l’IR (avec abattement de 40 % pour les dividendes, abattement pour durée de détention sur les plus-values lorsque les titres sont acquis avant le 01/01/2018). Les prélèvements sociaux au taux de 17,2 % sont également dus sur les dividendes ou la plus-value brute
La réglementation applicable
En France, le capital-investissement est soumis à la régulation et au contrôle de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Renforcé en 2013 à la suite de la transposition de la Directive dit « AIFM ». La réglementation applicable au private equity s’impose donc aux sociétés de gestion et aux fonds d’investissement.
Les sociétés de gestion de private equity doivent obtenir un agrément auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) pour gérer les fonds confiés par des investisseurs privés au travers de véhicules d’investissement collectifs. Elles obtiennent alors le statut de SGP (Société de Gestion de Portefeuille) qui leur imposent un certain nombre de règles :
- En matière de communication et de reporting aux investisseurs
- Le respect continu des règles édictées par le RGAMF (Règlement Général de l’AMF);
- L’évaluation indépendante des participations détenues par les fonds,
- La lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme etc.
Par ailleurs, l’AMF impose aux sociétés de gestion d’adhérer à une association professionnelle : France Invest est la principale association à laquelle adhèrent 327 sociétés de gestion de fonds de capital investissement.
Les avantages et les inconvénients
Cette classe d’actif peut être un vrai moteur de performance pour diversifier et dynamiser son patrimoine. A condition de bien comprendre quels sont les avantages et les inconvénients du private equity.
Les principaux avantages du capital investissement sont :
- C’est un investissement rationnel dans l’économie réelle : on investit son argent dans un sous-jacent connu que l’on peut analyser
- Les performances sont attractives : entre 6% et 12 % l’an (non garanties)
- Des sous-jacents diversifiés : diversité des projets (construction d’infrastructures, immobilier, Start-up ou TPE/PME) et des secteurs d’activité
- Une fiscalité avantageuse : éligible à la flat tax de 30 %. Possibilité d’exonération d’impôt sur le revenu dans certains cas de figure (FCPI/FIP au bout de 5 années de détention par exemple, souscription au sein de PEA-PME etc.)
En revanche, investir dans un fonds de private equity présente des inconvénients qu’il faut connaître :
- L’immobilisation des liquidités : les fonds de capital-investissement ne sont généralement pas liquides. Les fenêtres de sortie sont très contraignantes. Sauf cas particuliers de certains fonds de private equity qui offrent une liquidité trimestrielle où ceux logés sous forme d’unité de compte dans un contrat d’assurance-vie. Dans ce dernier cas, c’est l’assureur qui porte la liquidité du produit.
- Le risque de perte en capital est réel en cas d’échec (dépôt de bilan) des entreprises soutenues. Ce risque est très important sur les start-up innovantes de moins de 3 ans d’existence, il est plus maîtrisable sur les TPE-PME en phase de développement. Il est aussi plus facilement maîtrisable sur les projets de private equity immobilier ou d’infrastructure.